Lettres de Kharkov

En mai 2007, toujours l'esprit pionnier, Alfred, mon mari, politologue américain, alors âgé de 88 ans, s'est rendu à l'Institut de Cryobiologie de l'Académie des Sciences d'Ukraine, à Kharkov, pour y recevoir une injection de cellules-souches destinée à le revigorer. De partout, les politiques, les médias nous infligent d'hypocrites controverses au sujet des cellules-souches, problème d'éthique hystérisé dans le présent, promesse de miracles dans un avenir qui tour à tour s'éloigne et se rapproche. Sachant qu'il ne pouvait espérer de voir jamais le dénouement de cette charade, Alfred décida de faire un essai par lui-même. Au bout de quelques heures de recherche sur son ordinateur, il découvrit l'Institut de Cryobiologie de Kharkov, avec lequel il se mit en rapport. L'Institut de Cryobiologie réagit avec plus d'étonnement que d'empressement. Finalement, au bout de deux mois, on accepta de nous voir.

Nous nous rendîmes une première fois à Kharkov en octobre 2006 pour des test préliminaires. Nous y retournâmes pour l'injection en mai 2007. Alfred était, pour l'Institut de Cryobiologie, le premier patient "venu de l'Ouest," et aussi, et de loin, le plus âgé qui ait jamais subi le traitement. Nous étions accompagnés par nos chers amis suédois, Peter, chirurgien à l'Hôpital Universitaire de Stockholm, et Anna, son amie, infirmière et sage-femme. Leur intérêt était autant amical que professionnel.

Au retour, je relatai notre expérience "à chaud," en quatre lettres, des mails que j'ai décidé de reproduire ici. Elles sont adressées au philosophe Manuel de D. et à son épouse.

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Alfred, Peter, Anna